Le Burkina
Etat enclavé du Sahel, le Burkina Faso est l’un des pays les plus pauvres du monde. Classé en 2011 par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) au 181e rang sur 187 Etats à l’indice de développement humain (IDH), le pays souffre en particulier de sa situation climatique. Le climat soudano-sahélien implique pour la plus grande partie du territoire deux saisons très contrastées, une saison sèche et une saison humide qui durent respectivement de 6 à 8 mois et de 4 à 6 mois selon la latitude. Le pays subit depuis près de 50 ans une crise climatique (baisse de la pluviosité, augmentation des températures extrêmes, disparition de certaines espèces végétales, dégradation des sols) qui a des conséquences dramatiques sur la production agricole, principalement vivrière. Certaines régions reçoivent ainsi moins de 150 millimètres de précipitations annuelles concentrées sur une période inférieure à deux mois. Ces conditions naturelles défavorables sont aggravées par des politiques agricoles peu efficaces et des pratiques culturales parfois inappropriées.
Ce contexte défavorable a des effets d’autant plus significatifs que plus de 90 % des Burkinabè vivent encore de l’agriculture. Ces dernières années de graves crises alimentaires récurrentes, accentuées par les invasions de criquets pèlerins, mais aussi par la spéculation, ont accru la vulnérabilité d’une grande partie de la population rurale qui a dès lors tendance à gagner les villes dans l’espoir d’y connaître de meilleures conditions de vie. D’après les statistiques des Nations Unies le Burkina Faso a le taux de croissance urbaine le plus élevé du monde (8,9 %) et sa capitale, Ouagadougou, a vu le nombre de ses habitants, à la fois par le jeu de l’exode rural et de l’accroissement naturel, passer de 441’000 selon le recensement de 1985 à près de 2’000’000 selon les dernières estimations.
La croissance urbaine s’opère au détriment des populations périurbaines qui sacrifient leurs terres agricoles face à la pression de la croissance urbaine. Mais en vendant leurs terres, souvent pour des sommes dérisoires, ces populations généralement analphabètes se retrouvent sans outil de travail et sans source de revenu. A cette population autochtone vivant dans ces nouveaux quartiers pauvres de la ville, les quartiers informels (sans équipements de base et sans aménagement de la part de l’Etat) vient se mêler des familles de nouveaux migrants issus de l’exode rural, ainsi que des familles qui n’ont plus les moyens de se loger dans les quartiers officiellement aménagés de la ville. C’est le cas du quartier de Zongo où se situe le complexe scolaire Saint Dominique, l’un des plus pauvres de Ouagadougou.
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